LIVRES.

Graham MASTERTON.

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7 titres.

Masterton, Graham. Le Démon des Morts.

Masterton, Graham. La Maison de Chair.

Masterton, Graham. Le Faiseur d'Épouvante.

Masterton, Graham. Démences.

Masterton, Graham. L’Ombre du Manitou.

Masterton, Graham. Tengu.

Masterton, Graham. Le Maître des mensonges.

*

Masterton, Graham. Le Démon des Morts, The Pariah, 1983.

Contrairement à Dean Koontz ou à Richard Matheson, Graham Masterton est Britannique et travaille chaque jour de 10 :00 à 18 :00. Malgré son appartenance à l’Angleterre, il place ses romans en Nouvelle-Angleterre et fait plus ou moins souvent référence au sadisme sexuel (c’est le cas notamment, dans « Djinn », 1977). Ici, c’est encore l’amour qui justifie l’action, la libération d’un monstre endormi, l’évocation de l’amour le plus profond (qui finalement se solde par un échec tout de même). Là-encore, des personnages de hautes qualifications surgissent (l’éternel avocat). Même si la fin est convenue, c’est à dire que les gentils gagnent, ce que l’on ne retrouve assez fréquemment chez Masterton, mais pas toujours (comme c’est le cas chez Stephen King et Richard Matheson), c’est un long livre qui se lit vite et bien. Comme Stephen King, l’un des maîtres de Graham Masterton est Howard Philip Lovecraft, qui, comme Stephen King, vivait en Nouvelle Angleterre. 

Masterton, Graham. La Maison de Chair. Charnel House. Paris : Oswald Néo, 1985-1978, 248 p. ISBN 2 7304 0314 3.

« Une des pires choses qu’on puisse découvrir dans la vie, c’est que certaines personnes possèdent des dons et d’autres pas. Si tous les jeunes gens étaient capables de piloter des avions ou des voitures de course ou de faire l’amour à vingt femmes la même nuit, il n’y aurait pas beaucoup de volontaires pour aller déboucher les égouts qui refoulent à Folsom Street. Mais c’est toujours dur de découvrir qu’on est, soi, du mauvais côté de la barrière et qu’au lieu de vivre dans le luxe et les plaisirs à Beverly Hills, on sera forcé d’accepter un job routinier dans les services publics et de cuisiner sur une plaque chauffante. (…) Je pense bien que je voulais être présentateur T.V. ou trouver un job grandiose du même genre. (…) Je suppose que je suis heureux et content de mon travail, mais ne vous est-il jamais arrivé de sortir la nuit, d’aller jusqu’à un endroit bien tranquille, de regarder les lumières de la baie qui scintillent sur toute l’Amérique, et de vous dire que, finalement, la vie ça doit être autre chose ? »

C’est dans ce contexte, après cinquante pages, que l’auteur présente son héros. Graham Masterton n’a pas toujours été célèbre, n’est « que » sujet britannique et s’il écrit, ici, un livre qui se déroule dans l’ouest américain, ce n’est pas pour rien.

Cette histoire de monstre réincarné est assez passionnante à lire et quelques réflexions à « vocation philosophique » transparaissent. Graham Masterton, s’il vend mieux ses livres que les universitaires, n’en reste pas moins inégal, tout comme Stephen King, mais à la différence de Richard Matheson. Fouillant toujours dans les vieilles légendes à la manière de Howard Philip Lovecraft qui avait créé ses propres monstres, il arrive à des résultats divers, et en l’occurrence, celui-là est excellent.

02-06 mars 2001.  

Masterton, Graham. Le Faiseur d'Épouvante. The Manitou. Paris : Oswald Néo, 1984-1975, 253 p. ISBN 2 7304 0278 X.

Comme ce livre a été porté à l’écran, Graham Masterton, qui a commencé par des romans érotiques (ce qui se retrouve dans certains de ses livres) y fera une suite. C’est un livre qui se lit bien, et qui, contrairement à la plupart des films, démontre que l’invraisemblable est vite accepté quand le vraisemblable disparaît. On y apprend également que New York fut acheté aux indiens pour 24 dollars par le gouverneur hollandais Peter Minuit. Graham Masterton fait encore une fois appel aux démons indiens et au fait que les Américains n’ont fait que chasser des gens de chez eux.

09-15 mars 2001.  

Masterton, Graham. Démences. Paris : Pocket. Collection “Terreur”. 382p. 1991. ISBN 2 266 03985. ISSN 1144 7214.

Traduit de l’anglais par François Truchaud. Walkers. New York : Tor Books. 1989.

Extraits.

- Ma foi, chacun de nous a ses côtés cachés. J'ai découvert seulement la semaine dernière que Gerry Pfister était homosexuel.

- Je suppose que cela fait une énorme différence?

- J'ai fait changer la cafetière électrique ; j'en ai pris une avec des gobelets jetables. A part ça, le fait qu'il soit pédé, tout le monde s'en fout!

 Page 322.

Commentaires.

Les mythes sont au fondement des écrits de Graham Masterton, qui en ancien « écrivain érotique » britannique, malgré la situation de ses livres, utilise plus d’une fois la référence aux poils pubiens taillés en forme de cœur (référence à Play Boy d’après lui, repris dans son libre Tengu).

Dans Ghostbusters ou Shining de Stephen King, la maison hantée où convergent les puissances sombres, fut utilisée. C’est aussi le cas ici. C’est assez différent de la « Trilogie du Manitou », mais autant le style que les références se rapportent à un format d’écriture toujours similaire et plutôt reconnaissable.

Masterton, Graham. L’Ombre du Manitou. Paris : Presse de la Cité. 1993. 448 pages. ISBN 2-258-03702-6.

Traduit de l’anglais par Truchaud, François. Burial. 1992.

Les ingénieurs feraient parties des « êtres profondément optimistes ». Cela reste à voir.

Dans cette histoire, second volet, reprise des « personnages qui gagnent » on ne s’ennuie sans doute pas, même si ce n’est pas du « Koontz ». Se plonger dans le passé indien, qui reste du passé (l’homme blanc n’a pas que fait du mal) gâche un peu les choses. Masterton qui a fait de la littérature érotique sait s’étendre sur la question en précisant bien que le préservatif gâche le plaisir. Peut-être. En tous les cas, il arrive que les monstres contribuent à ne pas l’utiliser et à faire naître des enfants. C’est le cas ici.

Masterton, Graham. Tengu. Paris : Presses de la Cité – Pocket. 1994. 392p. ISBN 2 266 06428 2.

Traduit par Truchaud, François. Tengu. 1983.

Extraits.

Lorsque la sonnerie du réveil sortit Sherry Cantor de son sommeil à 7 h 27 le matin du 9 août, elle n'avait plus que vingt ­trois minutes à vivre.

C'était le fait le plus important de sa matinée. Pourtant c'était le seul fait qu'elle ignorait.

Elle savait qu'elle aurait vingt-deux ans dans trois jours. Elle savait que, dans deux semaines, elle devait aller à San Diego passer une semaine avec son frère Manny et sa femme Ruth. Elle savait qu'elle avait rendez-vous avec son nouvel avocat Bert Dentz, un beau garçon, dans treize heures et trente-trois minutes pour dîner au Palm Restaurant sur Santa Monica Boulevard.

Elle savait qu'elle avait 127 053,62 dollars sur son compte en banque à la Security Pacific, et elle savait que, mercredi dernier, Variety l'avait appelée « l'étoile montante de la télé, la révélation 1983 ».

Mais savoir tout cela n'était pas suffisant. Savoir tout cela ne pouvait en aucune façon la sauver de ce qui allait se passer dans vingt-trois minutes.

Une fois réveillée, elle ne se leva pas tout de suite et resta allongée dans son lit aux draps de satin vert émeraude, dans sa chambre à coucher blanche au mobilier rococo de Californie, sous 'la lithographie encadrée noir et blanc représentant des yuccas à Santa Barbara. Elle pensa au rêve qu'elle venait de faire. Il avait été très net, presque plus réel que la réalité, comme seuls les rêves matinaux peuvent l'être.

Page 13.

Afin de calmer l'une des exigences les plus pressantes inhérentes au fait de vivre seule, Sherry avait acheté, par correspondance, un vibromasseur rose. La plupart du temps, il restait dans sa table de nuit, à côté de son Oil of Olaz et de son huile solaire Piz Buin, mais il y avait des nuits où certains fantasmes surgissaient dans son esprit, où la chaleur torride de Los Angeles la faisait presque suffoquer, et elle l'utilisait uniquement pour garder toute sa raison.

Page 17.

Il avait regardé vers le patio en contrebas, où le fracas de sabots et les cris de jeunes femmes l'avaient rangé. Il avait  aperçu entre, les palmiers un petit poney gris, la longue crinière était ornée de rubans, qui faisait des cabrioles, et sous lui, nue, à quatre pattes, une jeune fille blonde, âgée de seize ou dix-sept ans, entre les fesses écartées de laquelle poney enfonçait quelque chose qui ressemblait, pour le jeune Esméralda, à un parapluie rouge replié.

Page 113.

Je procurais des filles pour des films que, au Japon, nous appelons des drames du sacrifice. A Los Angeles, on les appelle communément des snuff movies. Dans ces films, des filles participent à des orgies sexuelles, puis, au paroxysme de la jouissance, sont égorgées ou étranglées devant la caméra.

Page 158.

Commentaires.

Différence fondamentale entre Dean Koontz et Graham Masterton, le sexe n’est chez ce dernier que très rarement agréable. Au plus, on trouvera dans ce livre une expérience sexuelle mystique (typique de l’Asie). Il sait faire des choses bien sanglantes et comme les histoires de sexe sont forcement des histoires de sang, ça peut marcher. Pas moins de deux anthologies traitent de la question. Les mythes sont la matière première de sa production et ici il s’agit des mythes asiatiques et de la création un peu facile d’une centrale nucléaire dont l’explosion contaminerait la moitié des États-Unis. J’ai d’ailleurs l’impression qu’il confond ce que l’on appelle la piscine avec les réacteurs. Point de détail …

Masterton, Graham. Le Maître des mensonges. Paris : Pocket. 1997. Collection Terreur. ISBN 2-266-07662-0.

Traduit de l’anglais par Truchaud, François. Master of Lies. 1992.

Extraits.

- Crocker Amazon, 20/4/88 : la maison de la famille Wurster sur Farragut est forcée aux alentours de onze heures du soir, lorsque la porte latérale est fracassée avec une pioche. Mme Pamela Wurster, 40 ans, est attachée sur une chaise de cuisine et aspergée d'un liquide inflam­mable. Son mari, Douglas Wurster, 39 ans, a reçu l'ordre apparemment, d'enfoncer sa main droite dans le broyeur à ordures, faute de quoi sa femme serait brûlée vive. Ses doigts sont sectionnés, et sa main gravement déchiquetée. Sa main enveloppée dans un torchon, il est ensuite atta­ché à une chaise à côté de sa femme. Leurs trois enfants Lance, 17 ans, Andréa, 12 ans, et Peter, 9 ans sont amenés de leurs chambres respectives et attachés sur des chaises, face à leurs parents. Ensuite M. et Mme Wurster ont la langue tranchée avec leur propre couteau de cui­sine, sous les yeux de leurs enfants. Puis les enfants sont étranglés, un à un, avec une corde en Nylon. Ensuite M. Wurster, qui est encore en vie, est tué d'un coup de pioche, assené à. l'arrière de la tête. Le labrador des Wurster a été retrouvé cloué par la langue à la porte du garage.

- Pacific Heights, 8/5/88: la maison de la famille Yee sur Vallejo est forcée aux environs de trois heures du matin, et c'est un marteau de forgeron qui a servi à enfon­cer la porte d'entrée. M. Kin Yee, 51 ans, et sa femme, Mme Sheila Yee, 46 ans, sont déshabillés, bâillonnés puis attachés sur le comptoir de la cuisine. Leurs deux fils, Kingman, 20 ans, et Hsu, 17 ans, sont attachés dos à dos dans le Jacuzzi, puis on leur tranche les veines du poignet et on les laisse se vider de leur sang. M. et Mme Yee ont les avant-bras sectionnés au niveau du coude avec un lourd couperet et, une vingtaine de minutes plus tard, tous deux sont tués au moyen de clous longs de quinze centi­mètres enfoncés à coups de marteau dans l'arrière de la tête. Neuf poissons rouges sont cloués au comptoir de la cuisine, également.

Page 80.

Mais, bien sûr, la fenêtre la plus puissante pour l'esprit est la paume de la main. Vous ne vous êtes jamais demandé pourquoi les gens pressent leurs paumes l'une contre l'autre quand ils prient? Cela remonte à l'époque où les gens craignaient que leur esprit soit tellement attiré par la proximité de Dieu, qu'il puise quitter leur corps en passant à travers les paumes de leurs mains, et alors ils mourraient.

Page 257.

Il se. demanda fugitivement si les humains devenaient autre chose dans des moments de plaisir intense, ou de peur intense. Peut-être devenaient-ils moins qu'humains, plus proches des animaux.

Il se mit sur elle, avec le goût de son sexe toujours dans sa bouche, et il introduisit lentement son pénis en elle. Elle frissonna à nouveau, et murmura des choses qu'il ne comprenait pas, mais qui, il le savait, étaient des descriptions de ses fantasmes sexuels : des gens les regardaient pendant qu'ils faisaient l'amour, elle par des inconnus, elle posait pour des photos pornographiques. Il lui fit l'amour lentement, un rythme long, soutenu, à petits bonds, la pénétrant plus profondément chaque bond.

Il l'aimait tellement à ce moment là, il était certain qu'il l'aimait davantage qu'il ne l'avait jamais fait, et ne le ferait jamais plus. Elle était sa fierté et sa rédemption. Elle était sa famille, son amante et son amie.

Page 290.

Commentaires.

Dans Intensité, Dean Koontz s’était surpassé en matière de crime cruel, Graham Masterton, en fait beaucoup plus dans ce livre qui se place, toujours aux États-Unis d’Amérique et non en Grande-Bretagne, plus précisément à San Francisco (plus « britannique » que Los Angeles).

Également, l’évocation de l’amour, ou plus précisément du sexe, que l’on retrouve autant chez Koontz que Masterton n’est pas la même, mais chacun a sa part de vérité, et, en fait, en cumulant les différentes approches des auteurs, on peut avoir une vision assez réelle d’un des plus importants comportements humains, qui, par ailleurs, fait que nous existons.

Difficile que la cruauté puisse aller aussi loin que ce qui est évoqué dans ce livre. On peut d’ailleurs s’interroger sur les influences que peut avoir cette littérature populaire sur des esprits dérangés, même si l’on ne s’interroge que peu sur l’influence de Masterton (Lovecraft en l’occurrence, sauf à faire référence à ses propres livres, en particulier les plus connus comme « L’Ombre du Manitou »). Mais la réalité étant ce qu’elle est, l’homme ne connaît pas de limites, en aucune matière, même en ce qui concerne le crime. Sauf que la vie, même si elle implique la mort, est le bien le plus important que l’on possède et que l’une des grandes forces de la littérature et d’en disposer comme on le souhaite, sauf évidemment à légaliser le meurtre, comme dans certains pays …

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