La Constitution Européenne en France.

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La Constitution européenne qui est un Traité instituant une Constitution Européenne apportent des avancées politiques notoires.

Le texte comporte 450 articles, quatre parties, des protocoles et déclarations s'appliquant à des situations particulières.

La partie 3, qui est contestée par ceux qui veulent voter "non" au référendum français et qui fait dire que la constitution, qui est, je le souligne à nouveau, un traité, est la reprise de l'intégralité des traités antérieurs.

Donc, si la réponse au référendum est négative, la partie 3 (pour sa plus grande part) continuera à s'appliquer et la France bloquera à elle seule l'application d'un texte qui sera voté, probablement, dans les 24 autres membres de l'Union européenne, sachant qu'il a été déjà adopté dans de nombreux Etats.

Il faudra alors au moins 10 ans pour qu'un texte de la même qualité voit le jour car la renégociation du traité ne sera pas possible d'autant que ce qui est contesté ce sont des questions de politique intérieure ou la partie déjà applicable. Il est exclu d'accorder à la France une exemption pour ce qui existe déjà.

Les avancées notoires sont :

- l'intégration de la Charte des Droits Fondamentaux dans le texte. Cette charte ouvre de nouveaux droits de l'homme en plus de ceux déjà reconnus par la Convention Européenne des Droits de l'Homme et par les concepts mis en place par la Cour de Justice des Communautés Européennes. Cela étant, certains textes posent des problèmes en accordant des droits qui peuvent aboutirent à l'abrogation ou la reformation de certains textes ou certaines décisions en France

- la mise en place d'une possibilité d'initiative législative directe (comme c'est le cas en Suisse). Un million de personnes représentant un certain nombre d'Etats membres pourront soumettre à la Commission Européenne une proposition législative que le Commission pourra ou non proposer au vote du Conseil des Ministres et du Parlement Européen. Dans la pratique, elle aura l'obligation de le faire et les représentants des nations auront l'obligation de l'adopter même en la réformant au besoin, sauf sur des questions qui violeraient des principes importants (la démocratie directe comporte certains risques d'abus)

- la prise en compte de certains concepts, comme les droits fondamentaux, la santé, la protection du consommateur, le plein emploi avant toute décision nouvelle

- le contrôle des parlements nationaux sur les politiques de l’Union, notamment le respect des missions de l’Union qui ne doit pas agir dans le champ des politiques purement nationales (le principe de subsidiarité)

- la suppression des trois secteurs politiques différents. Antérieurement les politiques communautaires, c’est à dire économiques et sociales faisaient l’objet de décisions à la majorité qualifiée (une majorité permettant aux petits Etats de pouvoir bloquer une décision, aux grands Etats de ne pouvoir adopter une décision seule) alors que la politique de justice et d’affaires intérieures (visa et police) et la politique européenne de sécurité commune (opérations militaires et humanitaires communes) faisait l’objet de votes à l’unanimité. Pour la politique de justice et d’affaires intérieures toutes les décisions seront prises à la majorité qualifiée ce qui permettra de mettre en place plus rapidement des actions sécuritaires concernant l’Europe

- la suppression du haut représentant de l’Union pour les affaires extérieures au profit d’un ministre des affaires étrangères de l’Union qui ne pourra représenter l’union que lorsque tous les Etats seront d’accord sur une position commune (ce qui n’était pas le cas pour la guerre en Irak) Il peut faire des propositions qui seraient adoptées à la majorité qualifiée dans ce cas. Néanmoins il ne s’agira jamais de se substituer à la position d’un Etat qui ne serait pas d’accord avec une décision politique engageant l’Europe

- la désignation (non pas l’élection, du moins pas encore) d’un président de l’Union européenne pour deux ans et demi, mandat qui sera renouvelable. Cela supprimera la rotation de la présidence au profit d’un Etat tous les six mois et donnera une visibilité à l’Union. Le président de la Commission Européenne perdant donc un peu de visibilité

La Constitution européenne ne prévoie que peu d’harmonisation fiscale ou sociale poussée et améliore principalement le système institutionnel de l’Europe lui permettant de fonctionner avec un nombre plus grand de membres.

La question de la Turquie n’est pas le sujet du référendum. La révision de la constitution française prévoit que toutes nouvelles adhésions (sauf la Roumanie et la Bulgarie en 2007, et peut-être la Croatie) sera soumise à un référendum en France. Les citoyens français pourront empêcher l’adhésion d’un Etat comme ils pourront empêcher la ratification d’un traité puisque tous seront soumis à référendum à l’avenir.

La directive Bolkenstein sur la libéralisation de la circulation des services, liberté déjà intégrée dans les traités, proposée par l’ancienne commission sous les traités actuellement en vigueur, ne sera pas adoptée comme telle. Elle n’est d’ailleurs pas suffisamment avancée pour cela.

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This page last updated on May 10th, 2005.
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