Dean Ray KOONTZ.
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La réglementation en vigueur autorise les courtes citations à titre d’exemple.
21 titres.
Koontz, Dean. Les Temps Paralysés.
Koontz, Dean. Le Masque de l’Oubli.
Koontz,
Dean R. Les Yeux Foudroyés.
Koontz,
Dean Ray. Les
yeux des ténèbres.
Koontz, Dean R. Les Etrangers.
Koontz, Dean R. La Nuit des Cafards.
Koontz, Dean R. La Maison Interdite.
Koontz,
Dean Ray. Fièvre de Glace.
Koontz, Dean Ray. La Cache du Diable.
Koontz, Dean Ray. Les Larmes du Dragon.
Koontz, Dean. L’Heure des Chauves-Souris.
Koontz, Dean. L’antre du tonnerre.
Koontz, Dean. La Semence du Démon.
Koontz, Dean. Seule Survivante.
Koontz, Dean. Mémoire Truquée.
Koontz, Dean R. Regard Oblique.
Koontz,
Dean R. Au Clair de la Lune.
*
Koontz,
Dean. Les Temps Paralysés. Paris : Albin Michel. Collection Blême. 1990.
363p. ISBN 2 226 04804 9.
Traduit
de l’américain par Châtelain, Evelyne. Lightning. New
York : G.P. Putnam’s Sons and Nkui Inc. 1988.
Extraits.
A
sept heures trente du matin, dix heures trente à New York, Spencer Keen appela
pour annoncer que Random House avait fait la première offre supérieure à la
mise à prix :
Cent
vingt‑cinq mille dollars, et cela ne fait que commencer.
Deux
heures plus tard, il rappela.
Tout
le monde est parti déjeuner, alors, c'est la pause. Pour le moment on en est à
trois cent cinquante mille dollars, et il y a encore six maisons d'édition en
lice.
Trois
cent cinquante mille dollars ? répéta Laura.
Devant
l'évier où il faisait la vaisselle, Danny laissa tomber une assiette.
Je
me trompe, ou il s'agit du roman que tu traitais de pipi de chat ? dit il dès
qu'elle eut raccroché.
Quatre
heures et demie plus tard, tandis qu'ils faisaient tous deux semblant de se
concentrer sur un jeu de rami, alors qu'ils étaient tous deux incapables de
faire le moindre calcul et de tenir les comptes, Spencer Keene rappela.
Vous
êtes assise, ma très chère ? demanda Spencer.
Je
suis prête, je n'ai pas besoin de chaise. Allez y.
C'est
terminé. Simon et Schuster. Un million deux cent vingt cinq mille dollars.
Tremblante,
Laura continua à parler avec Spencer pendant une dizaine de minutes, mais quand
elle raccrocha, elle ne se souvenait plus de ce qu'il avait dit après avoir
annoncé le montant. Danny la regardait avec impatience. Elle lui dit le nom de
l'éditeur et le chiffre.
Pendant
un instant, ils se regardèrent en silence.
Je
crois que maintenant on a les moyens d'avoir un enfant, dit Laura.
Page 8.
Les
livres où les héros sont aussi des auteurs sont assez fréquents. Les livres où
l’on remonte le temps aussi. La différence est qu’ici on s’en penchait
sur les problèmes de « faille temporelle ». Si un seul élément du
passé change le futur change aussi, comme l’existence ou la non existence de
l’URSS qui, en l’occurrence, en 1988 était encore là, mais dont on pouvait
penser qu’elle ne le serait plus longtemps.
Mais
là où, véritablement, je rejoins Dean Koontz, c’est qu’avoir un enfant nécessite
d’en avoir les moyens. Avoir un million de dollars n’est peut-être pas nécessaire,
de telles enchères n’étant possibles qu’aux Etats-Unis, mais c’est tout
de même un luxe qu’il faut pouvoir s’offrir : les parents sont des
banquiers offerts par la nature disent les fiscalistes.
11
août 2004.
Koontz,
Dean. Le Masque de l’Oubli. Paris : Pocket. 1988.
239p. ISBN 2
266 02567 8.
Traduit de l’américain par Balma, Sophie. Publié
sous le pseudonyme de West, Owen. New
York : Nkui. 1981.
Extraits.
Ils n'avaient plus rien de deux êtres civilisés. Pendant un long moment, les seuls sons qu'ils émirent furent des bruits animaux : des halètements fébriles, des grognements sauvages, des gémissements de plaisir, des petits cris d'excitation aiguë.
Page
50.
Tout en l'observant, Paul se demanda une fois de plus - il se posait cette question depuis quatre ans - pourquoi Carol avait consenti à l'épouser. Elle était belle. Lui non.
Page
51.
Commentaires.
Il s’agit de la réincarnation dans sa plus pure expression. Cette vie tu la revivras mille fois et mille fois encore. Nous avons affaire, une nouvelle fois à des docteurs, deux, l’un en psychologie, l’autre en littérature. De bons candidats à l’adoption d’une fille qui est en fait la fille initialement adoptée de la psychologue, qui était antérieurement délinquante (on a du mal à croire qu’elle puisse après cela acquérir trois doctorats différents et devienne médecin). Dean Koontz ne met pas toujours en scène des gens de très haute classe sociale, c’est ici le cas, peut-être que l’histoire le justifie.
Koontz,
Dean R. Les Yeux Foudroyés. Albin Michel . J’ai Lu : Paris. 1989. 573p. ISBN
2 290 03072 4.
Traduit par
Damy-Polanis, Jacques et Quadruppani, Serge. Twilight
Eyes. Nhui Inc. 1987.
Extraits.
L'humanité
n'est pas toujours ce qui est beau. Certains des pires assassins sont beaux.
L'humanité n'est pas toujours ce qui sonne joliment et flatte l'oreille, car
n'importe quel aboyeur de foire peut charmer un serpent, mais certains aboyeurs
ne sont pas des plus humains. Une personne fait preuve d'humanité quand elle
est là si vous avez besoin d'elle, quand elle vous héberge, quand elle a une
parole réconfortante venue du cœur, quand elle vous fait sentir que vous n'êtes
pas seul, quand elle fait sienne votre lutte. Voilà ce qu'est l'humanité, si
vous voulez le savoir. Et si nous en avions un peu plus en ce monde, nous
pourrions peut-être nous sortir du sac d'embrouilles dans lequel nous sommes...
ou tout au moins cesser de porter ce sac tout droit en Enfer, comme nous le
faisons depuis si longtemps.
Un
aboyeur de foire anonyme
Page
10.
Puis, alors
qu'elle demeurait étalée sur ce lit d'herbe, j'écartai ses cuisses polies
entre lesquelles je me mis à aller et venir. Le moment initial de la pénétration
ne fut rien d'autre que la mécanique anatomique, habituelle et banale. Mais
quand nous nous rejoignîmes, l'expérience cessa d'être banale pour s'élever
du mécanique au mystique; nous ne fûmes plus de simples amants mais un seul
organisme, poursuivant instinctivement et sans pensée quelque apothéose de
l'esprit et du corps à demi entrevue, mystérieuse mais ardemment désirée.
L'intensité de sa réaction à mon égard semblait aussi psychique que l'était
la mienne envers elle. Accrochée à moi, jamais elle ne fit un mouvement à
contretemps, ne prononça une parole déplacée, ne perturba en quoi que ce fût
les rythmes profondément satisfaisants et étonnamment complexes de notre
passion; au contraire, elle s'accorda à chaque inflexion et contre-inflexion,
chaque poussée et contre-poussée, chaque pause frémissante, chaque pulsation
et chaque battement jusqu'à ce que nous eussions atteint et surpassé une
harmonie sans défaut. Le monde recula. Nous étions un, nous étions tout, nous
étions l'unique.
Dans cet état
sublime et presque sacré, l'éjaculation semblait une offense triviale, une
intrusion grossière de vile biologie plus qu'une conclusion naturelle à notre
accouplement. Mais elle était inévitable. En fait, non seulement elle était
inéluctable mais elle ne fut pas longue à venir.
Page
162.
Commentaires.
Dean Koontz évoque toujours l’amour charnel comme un élément important de l’amour en général, comme un « acte de vie », mais il est fort rare qu’il le fasse aussi souvent (au moins 20 fois) dans un livre, il est vrai, très volumineux, mais loin d’être trop long. Bref, l’action est suivie et s’accompagne d’une histoire d’amour comme c’est souvent le cas dans ses livres. En fait j’ai hésité à classer ce livre dans mes tops, mais ce n’est pas loin d’en être un.
L’histoire
se déroule dans le contexte des forains déjà évoqué dans La Nuit du Forain,
de deux personnes, un homme et une femme qui ont des pouvoirs psychiques
(c’est pour cela que « le sexe est si bon » entre eux) et qui grâce
à ces pouvoirs combattent une création de l’homme qui a pour but de détruire
l’homme puis finalement de se détruire. Dire qu’il n’y a pas un message
sous-jacent serait mentir.
Koontz,
Dean Ray. Les yeux des ténèbres. Paris : Pocket.
Collection « Terreur ». 1989. 345p. ISBN 2 266 02566 X.
Traduit par Jacqueline Lenclut. The Eyres of Dakness.
New York Nkui Inc. 1981.
Extraits.
Dans un pays comme les États-Unis
qui entretiennent un culte exclusif pour la jeunesse, beaucoup de personnes âgées
cherchent à s'intégrer à une collectivité amicale mais n'y parviennent pas
souvent, tant s'en faut.
Page
41.
Commentaires.
Dans ce livre, comme dans Le Masque de l’Oubli,
Koontz fait référence à l’animalité de la sexualité, l’une des
multiples analyses qu’il fait de la chose dans quasiment chacun de ses livres.
Pas de médecin cette fois, mais un avocat et une femme de spectacle. Puissance
psychique et organisation secrète, référence à Charlie - Firestarter
de Stephen King, mais avec une certaine originalité et un certain décalage,
n’étant pas sans faire penser à son livre, sur le même thème, Seule
Survivante.
Traduit
par Guiod, Jacques. Strangers. 1986. New
York : G.P.Putnams’ Sons Nkui.
Extraits.
L'anévrisme, altération de la couche résistante de la paroi artérielle, avait permis à l'aorte d'enfler démesurément et de former un petit sac empli de sang qui battait comme un second cœur. Cet état entraînait une déglutition pénible, des difficultés respiratoires, un souffle court, des quintes de toux très douloureuses et des douleurs dans la poitrine. La rupture de l'anévrisme entraînait très rapidement la mort.
Les yeux fixés sur l'anévrisme, Ginger se sentit enveloppée d'un sentiment de mystère quasi religieux, comme si elle quittait le monde des hommes pour la sphère céleste où le sens de la vie lui serait enfin révélé. Son sentiment de puissance et de transcendance venait de ce qu'elle allait pouvoir affronter la mort et la vaincre. La mort était tapie dans le corps de sa patiente, elle avait pris la forme de cet anévrisme pulsant, de ce sombre bouton qui attendait d'éclore, mais elle avait les capacités requises pour la circonscrire avant qu'il ne fût trop tard.
Agatha Tandy ouvrit un sachet stérile et en sortit une section d'aorte artificielle petit tube épais se divisant en deux tubes plus minces, les artères iliaques. Le greffon était entièrement tissé en dacron. Ginger le posa au-dessus de la blessure, le tailla à l'aide de minuscules ciseaux et le rendit à la technicienne. Agatha le déposa dans un haricot de métal contenant du sang de la patiente et l’y agita pour bien l'imbiber.
Le greffon tremperait jusqu'à ce qu'il commence à coaguler. Une fois placé chez la patiente, Ginger laisserait le sang circuler un instant, le pincerait, laisserait coaguler encore un peu de sang, puis l'ôterait avant la fixation définitive. La fine couche de sang coagulé formerait ainsi une paroi imperméable qu'on ne pourrait bientôt plus distinguer de celle d'une véritable artère. Ce qu'il y avait d'étonnant, c'est que le dacron ne se contentait pas de remplacer la section endommagée de l'aorte; il était en réalité bien supérieur à ce que la nature avait conçu. Dans cinq cents ans, quand il ne resterait plus de Viola Fletcher que quelques os usés par le temps, le greffon de dacron serait toujours intact, souple, résistant.
Page
55.
Y
a-t-il un sens à cette vie ?
A
quoi servent ces épreuves ?
D'où
venons-nous, où allons-nous ?
Ces
questions glacées se font écho et résonnent chaque jour, chaque nuit de
solitude.
Nous
ne songeons qu'à découvrir la lumière splendide qui révélera enfin la
signification du rêve de l'homme.
INVENTAIRE
DES PEINES ET AFFLICTIONS
Page
183.
Le
courage, l'amour, l'amitié, la compassion et la communauté d’âme nous
placent au-dessus de l'animal et définissent l'humanité.
INVENTAIRE
DES PEINES ET AFFLICTIONS
Page
393
Commentaires.
Ca ressemble beaucoup à “Roswell”. Les militaires
cachent l’arrivée d’une soucoupe volante « bienfaisante » qui
fera franchir un pas décisif à l’humanité sauf à être supprimée par un
militaire fou (mais doué). Sur la forme, on retrouve un peu le système adopté
par Stephen King dans « Cœurs Perdus en Atlantide » et le résultat
est ennuyeux jusqu’à la moitié du livre où les personnages finissent par se
retrouver. L’écriture en chiasme, ou la double histoire est souvent adoptée
par Koontz, mais le résultat est souvent un déséquilibre réel entre les deux
histoires en présence, même si tout cela sert à ménager le suspens.
10/02/2003.
Koontz, Dean R. La Nuit des Cafards. Whispers. 1991.
Tous les romans de Dean Koontz se distinguent par la grande qualification professionnelle de ses personnages et par l’évocation de scènes d’amour qui se rapprochent de ce que chacun voudrait atteindre dans l’union physique, c’est à dire une totale fusion des âmes. Mais, parfois, cela fait oublier que l’amour c’est autre chose que l’amour physique.
« La Nuit de Cafards », bien loin du titre en anglais, « Chuchotements », est, comme « La Nuit du Forain », un des quelques livres importants que Dean R. Koontz ait pu écrire. L’exploitation de la monstruosité (sexuelle également) dans le dédoublement de personnalité permet d’écrire un véritable pavé où l’on se doute de la solution, pas vraiment surnaturelle, comme dans d’autres de ses livres, mais pour le moins invraisemblable. En revanche, si une chose se distingue c’est l’étude de ce qu’il peut résulter de l’absence de relations amoureuses chez un homme.
Koontz,
Dean R. La Maison Interdite. Paris :
Albin Michel. 1992. 382p. ISBN 2 226 05886 9.
Traduit
par Brèque, Jean-Daniel. The
Bad Place. New York : G.P.Putnam’s Sons and Nkui Inc. 1990.
Extraits.
Nos
professeurs ont souvent sur notre vie une influence plus importante qu'ils ne le
pensent. Depuis le lycée jusqu'à aujourd'hui, j'ai eu des professeurs auxquels
je resterai éternellement reconnaissant, non seulement à cause de ce qu'ils
m'ont appris mais aussi parce qu'ils m'ont fourni des exemples inestimables de dévouement,
de générosité et d'ouverture d'esprit qui m'ont donné une foi inébranlable
en la bonté foncière de l'espèce humaine. Ce livre est dédié à :
David
O'Brien
Thomas
Royle
Richard
Forsythe
John
Bodnar
Carl
Campbell
Steve
et jean Hernishin
C'était
un mensonge, car il n'avait nul désir de la violer. Le sexe ne l'intéressait
pas. En fait, le sexe le dégoûtait ; le sexe, qui nécessitait l'émission de
fluides innommables et l'utilisation honteuse des organes associés à la
miction, était un acte d'une répugnance indicible. La fascination que le sexe
exerçait sur ses semblables prouvait définitivement à Candi que les hommes et
les femmes appartenaient à une espèce déchue et que le monde était une bauge
de péché et de folie.
Page 55.
Si
leurs contemporains avaient un peu plus souvent pensé à la mort, ils ne se
seraient pas passionnés avec autant d'enthousiasme pour les résultats sportifs,
les feuilletons télévisés, les discours des politiciens, et quantité
d'autres choses qui ne signifiaient rien comparées a l'inévitable plongée
dans la nuit éternelle qui attendait tous et toutes. Ils n'auraient pas supporté
de faire la queue au supermarché ou de cultiver la compagnie des imbéciles et
des raseurs. Peut-être y avait il un autre monde au‑delà de celui-ci,
peut-être même était-ce le Ciel, mais on ne pouvait pas compter là-dessus;
on ne pouvait compter que sur les ténèbres. Dans ce cas‑là, l'ignorance
volontaire était une bénédiction. Ni Bobby ni Julie n'étaient portés à la
mélancolie systématique. Elle savait jouir de la vie autant que quiconque, et
lui aussi, mais ni l'un ni l'autre n'acceptaient cette illusion d'immortalité
grâce à laquelle le plus grand nombre se préservait de l'impensable. Cette
lucidité ne s'exprimait pas par l'angoisse ou par la dépression, mais par la
volonté qu'ils avaient tous deux de ne pas gaspiller leur vie en activités
futiles, de trouver un moyen pour financer une longue existence commune dans un
abri paisible.
Page 75.
J'ai
été naguère engagé par PUCI pour enquêter sur les mœurs de certaines
recrues potentielles, et je sais par conséquent que le monde universitaire est
aussi impitoyable, vicieux et répugnant - plus répugnant, même - que celui de
la politique ou du show-business. je ne m'opposerai pas à votre désir.
Page
229.
Votre
colère est hors de proportion avec les reproches que vous vous imaginez en
droit de me faire.
Page 251.
Cela fait des années que j'essaie de me faire rembourser une partie de ses honoraires, comme j'y ai droit. Je suis allée consulter des avocats, mais ils m'ont tous dit que ses honoraires étaient raisonnables, ils sont tous de connivence, ils sont tous pareils, la même sale engeance. Je lui ai fait un procès, mais les juges ne sont que des avocats déguisés, ils me rendent malades, tous autant qu'ils sont. Cela fait des années que cette histoire me taraude, mon petit Candi, je n'arrête pas d'y penser.
Page 279.
Si
je suis devenu médecin, c'est parce que ça payait bien, dit Fogarty. Plus
tard, quand j'ai pratiqué des avortements illégaux, ça a payé encore mieux,
et je n'ai pratiquement plus fait que ça. Et je ne courais guère de danger,
car je savais ce que je faisais et je pouvais acheter les autorités lorsque
cela s'avérait nécessaire. Quand on touche des honoraires pareils, on n'a pas
besoin de recevoir les malades toute la journée, on a du temps libre, de
l'argent et des loisirs : bref, le meilleur des mondes possibles.
Page 359.
En termes médicaux : l'excès de testostérone survenant sur une longue période altère les fonctions cérébrales, parfois de façon radicale, et est à l'origine d'une agression incompatible avec les normes sociales en vigueur. En termes accessibles aux profanes : ce type a accumulé la tension sexuelle comme une batterie accumule l'électricité, mais comme il ne peut pas se décharger de façon normale, il a trouvé d'autres dérivatifs à son énergie, à savoir un comportement ultra violent, il est aussi dangereux que n'importe quel monstre de film d'horreur.
Page 362.
Ils
parlaient parfois du flot de mots qu'il avait reçu sur l'autoroute, ce flot émanant
de Thomas à l'instant de sa mort. Ils s'interrogeaient sur ces mots : « Il y a
une lumière qui vous aime », et osaient rêver le plus beau rêve de tous : on
ne meurt jamais vraiment.
Page
382.
Commentaires.
Alors que
les enseignants du second degré bénéficient d’un jugement de faveur, tel
n’est pas le cas des universitaires, des avocats et des médecins. Histoire de
régler ses comptes. Lorsque l’on est auteur à succès on peut se le
permettre, on en a plus que le droit, on en a le pouvoir.
De
l’inceste successif découle des super pouvoirs ou des monstres à quatre
testicules et sans verge. Le héros et l’héroïne sont des êtres très différents
mais très complémentaires, sujet toujours repris par Dean Koontz. La
perfection et l’idéalisme de l’amour sont des ingrédients magiques.
Il y a
aussi le thème de la mort, et en fait, il en ressort un livre un peu plus déprimant
que les autres qu’il a pu écrire même si, comme toujours, ça ne manque pas
d’intérêt.
Koontz,
Dean Ray. Fièvre de Glace. Paris :
Albin Michel. 1993. 386p. ISBN 2-226-06270-X.
Traduit
le l’américain par Pagel, Michel. Cold
Fire. New York : G.P.Putnam’s Sons and Nkui Inc. 1991.
Lorsque la journaliste Holly Thorne commence à s’intéresser à Jim Ironeheart elle cherche un but dans sa vie, comme on en cherche tout, sans en trouver un pour la plupart d’entre nous si ce n’est la mort. Elle trouvera finalement le même que Jim. Koontz renoue avec des descriptions plutôt décevantes de scène de sexe. Il le fallait bien. Et on lui pardonne tant il aime et réussit à mêler amour et fantastique dans ses livres. Jim Ironeheart est doué de pouvoirs lui permettant de sauver des vies, mais il y a un revers de la médaille. Il est certain que par rapport à Intensité ou à la série des Chistopher Snow ce livre peut sembler terne, mais l’histoire comporte encore assez de rebondissements pour rester pleinement passionnante.
Koontz,
Dean Ray. La Cache du Diable. Paris : Albin Michel. 1994.
393p. ISBN 2 226 06917 8.
Traduit de
l’américain par Blanc, Bernard. Hideaway.
New York : G.P. Putnam’s Sons and Nkui Inc. 1992.
Extraits.
A trente minutes, il y avait encore
de l'espoir. On rapportait des cas de réanimation réussie au bout de
quarante-cinq minutes. En 1988, une fillette de deux ans, dans l'Utah, tirée
d'une rivière glacée, fut ramenée à la vie, sans dommages cérébraux
apparents, après au moins soixante-six minutes de mort clinique, et en
Pennsylvanie, pas plus tard que l'année dernière, une femme de vingt ans avait
revécu, avec toutes ses facultés intactes, au bout de soixante-dix minutes.
Ses collègues observaient toujours
Jonas.
La mort, pensa t il, n'est qu'un
état pathologique supplémentaire.
Page 51.
Rien ne mettait Vassago plus en rage que l'excitation et les désirs sexuels d'autrui. Lui, il ne s'intéressait plus au sexe; il ne violait jamais les filles qu'il assassinait. Mais s'il éprouvait du dégoût et de la colère à la simple perception de la sexualité chez les autres, ce n'était ni parce qu'il était jaloux, ni parce qu'il ressentait son impuissance comme une malédiction, voire même un injuste fardeau. Non, il était heureux d'être libéré de la concupiscence et de l'envie. Depuis qu'il était devenu citoyen de la frontière et qu'il avait accepté la promesse de la tombe, il ne regrettait pas la disparition de ses désirs. Il ne savait pas vraiment pourquoi l'idée même de sexe le mettait parfois en rage, pourquoi un clin d’œil de flirt, ou une jupe courte, ou un pull tendu sur une grosse poitrine lui donnaient envie de torturer et de tuer, mais il avait sa petite idée là-dessous : cela venait sans doute de ce que le sexe et la vie étaient inextricablement liés. Très proche de l'instinct de conservation, la pulsion sexuelle était, disait-on, le plus puissant des moteurs humains. La vie était créée grâce au sexe. Et parce qu'il haïssait la vie dans toute sa variété tapageuse, parce qu'il la haïssait avec tant de violence, il était naturel qu'il détestât le sexe de la même façon.
Page
79.
Mais depuis quelques années, de bonnes âmes malavisées avaient fait voter, au nom des droits civiques, un certain nombre de lois et de réglementations pour gêner l'adoption interraciale, une législation que de puissantes bureaucraties gouvernementales avaient renforcée avec une précision ahurissante. La théorie était qu'aucun enfant ne pouvait être vraiment heureux s'il était élevé en dehors de son groupe ethnique, ce qui était le genre d'idiotie élitiste - et de racisme à l'envers - que les sociologues et les universitaires formulaient sans demander leur avis aux gosses abandonnés dont ils prétendaient défendre les intérêts.
Page
112.
Elle
trouva une phrase, dans un livre de Dave Tyson Gentry, qui lui parut
parfaitement adaptée à la chose : « La véritable
amitié, c'est quand le silence entre deux personnes n'est plus gênant. »
Bon, qui est votre meilleur ami, sinon Dieu, et qu'est ce que vous avez
vraiment besoin de Lui dire, et qu'est-ce qu'Il a vraiment besoin
de vous dire à vous, quand tous les deux vous savez déjà la chose la plus
importante - et la seule qui compte : que vous serez toujours là l'un pour
l'autre.
Page 392.
Commentaires.
Alors
que Stephen King est considéré comme un brillant auteur de la littérature
populaire, on peut dire qu’il est largement plus décevant que Dean Koontz ou
que Richard Matheson peuvent l’être. Évidemment, le meurtre le plus atroce
est présent, mais toujours la référence à l’amour, à l’amitié, à la
religion prend sa place. Les livres de Koontz ne sont jamais totalement
gratuits, jamais trop peu documentés (voir les détails médicaux de la série
Christopher Snow, ou ceux du présent roman).
C’est
un certain regard sur la vie, ses cruautés, mais aussi ses valeurs essentielles
et il serait trop long de dire pourquoi j’aime ses livres, les extraits
suffisent et c’est aussi un exutoire qui me permet de régler quelques
comptes, en attendant mieux, car, c’est le cas de le dire, les bons comptes
font les bons amis, en particulier avec ses ennemis …
Koontz,
Dean Ray. Les
Larmes du Dragon. Paris : Plon. 1996. 308p. ISBN 2-259-00305-2.
Traduit de
l’américain par Demuth, Michel. Dragon Tears. New York : G.P. Putnam’s Sons and Nkui Inc.
1993. ISBN 0-399-13773-4.1
Extraits.
Entre
deux arrêts, Connie régalait Harry des dernières nouveautés de sa
collection de délits.
- Vous avez entendu parler de cette femme, à Philadelphie? On a trouvé deux bébés morts de malnutrition dans son appartement avec des dizaines de flacons de cocaïne crack. Elle était tellement camée que ses bébés en sont morts. Et vous savez de quoi elle a été inculpée? De négligence coupable.
Harry se contenta de soupirer. Lorsque Connie décidait de se lancer dans ses discours sur ce qu'elle appelait parfois « la crise permanente » ou, plus sarcastique, « le bal du bimillénaire », ou encore, plus tristement, « les Nouveaux Âges obscurs », il ne fallait pas compter sur lui pour réagir. Et elle se satisfaisait parfaitement de son monologue.
Un
type à New York, a assassiné la fille de sa nana. Elle avait deux ans et l'a
tuée à coups de poing et à coups de pied parce qu'elle dansait devant la télé.
Ça l'empêchait de voir. Il regardait sans doute La
Roue de la fortune. Il ne voulait surtout pas rater les jambes fabuleuses
de Vanna White.
Comme la plupart des flics, Connie avait un sens prononcé de l'humour noir. Un mécanisme de défense. Sans lui, on devenait dingue ou on sombrait dans la déprime avec ces innombrables exemples du mal et de la perversité des hommes qui étaient l'essentiel de leur boulot. Pour ceux qui ne connaissaient la police que par les feuilletons mal fichus de la télé, l'humour des vrais flics pouvait paraître grossier, insensible, quelquefois, mais un bon flic, un vrai, n'avait rien à cirer de l'opinion des autres s'ils n'étaient pas des flics.
Connie freina au feu.
- A Sacramento, dans un centre de prévention des suicides, l'un des permanents a fini par en avoir marre qu'un retraité dépressif l’appelle tout le temps. Avec un copain, ils ont pénétré dans l'appartement du vieux, et ils lui ont tranché les poignets et la gorge.
Page
15.
Ce ne fut pas tant la question que son incapacité à y répondre qui surprit Sammy. Il était coincé entre la peur de la mort et le désir de mourir. Chaque matin, il était déçu de se réveiller dans le monde des vivants, et chaque soir, quand il se recroquevillait dans sa niche de chiffons et de papiers, il espérait un sommeil sans fin. Pourtant, tous les jours, il se battait pour trouver de quoi manger, un refuge pour les nuits rares où la Californie oubliait qu'elle avait un climat de paradis. Il essayait de rester au sec quand il pleuvait pour échapper à la pneumonie, et il regardait toujours des deux côtés avant de traverser une rue.
Page
19.
Commentaires.
Toujours la même référence au Livre des chagrins comptés, sans doute une création de Dean Koontz, toujours chez le même éditeur que Paricia Cornwell mais dans un genre tout autre, il est vrai. Dean Koontz précise que les crimes évoqués en extrait sont véridiques. On veut bien la croire et les États Unis d’Amérique n’ont pas l’exclusivité du crime. Dean Koontz utilise la technique du croisement des histoires comme dans La Cache du Diable. Mais il y a un défaut à cela, c’est qu’une des deux histoires est plus passionnante que l’autre. Cela fait que la moitié du livre, on peut la passer sous silence. Dommage que certains autres livres ne soient pas composés ainsi …
Koontz, Dean. La Porte Rouge. Paris : Plon. 1997. 497p. ISBN 2 259 18452 9.
Traduit
par Pagel, Michel. Dark
River of Heart. New York : Alfred A. Knopf. 1994. ISBN 0 679 42524 1.
Extraits.
Ce
n'est que la vie, on finit tous par lui échapper
Page
19.
Depuis
l'année précédente, grâce à des fonds fédéraux accordés par la
Commission Nationale de Prévention du Crime et du Terrorisme, le Bureau des Véhicules
à Moteur de Californie numérisait et stockait électroniquement les photos et
les empreintes digitales des nouveaux conducteurs, et de ceux qui renouvelaient
leur permis. Un beau jour, on disposerait de ces données pour tous les
habitants des États-Unis détenteurs du permis de conduire quoique la grande
majorité d'entre eux n'aient jamais été accusé du moindre crime, encore
moins condamnés.
Spencer
considérait qu'il s'agissait là du premier pas vers, une carte d'identité
nationale, un passeport interne comme il en avait existé dans les pays
communistes avant la chute du système. et il y était opposé par principe.
Dans ce cas précis, ses principes ne l'empêchèrent pas de demander à voir la
photo du permis de Valérie.
Page
52.
«
L'amour est le plus humain de tous les sentiments, car il est brouillon. Et de
tout ce que nous pouvons éprouver avec notre corps ou notre esprit, la douleur
intense est la sensation la plus pure, car elle chasse toutes les autres de
notre champ de conscience et nous concentre aussi parfaitement que nous pouvons
l'être. »
Plutôt
que d'affronter un long procès perdu d'avance, Ackblom avait plaidé coupable
du meurtre de sa femme et de quarante et une autres. Au tribunal, durant sa déposition,
il avait dégoûté un juge furibond en déclarant de ses quarante-deux victimes
: « Elles étaient si belles, dans leur douleur, et semblables à des anges
lorsqu'elles mouraient. »
Page
90.
Les techniques de surveillance high-tech mentionnées dans cette histoire sont réelles, nullement fictives. Le traitement d'une image filmée par satellite et colossalement agrandie serait plus long à obtenir que dans ma description, mais en cette matière, la technologie rattrape rapidement la fiction.
Il serait également possible de créer une arme laser alimentée par énergie nucléaire et de la placer sur orbite. Mais, qu'une puissance mondiale dispose d'ores et déjà d'un système tel que Godzilla est pure spéculation de ma part.
Les manipulations de données et les invasions de systèmes informatiques dépeints dans cette histoire sont toutes possibles. Pour des raisons de lisibilité, toutefois, j'en ai simplifié les détails techniques.
La loi sur la confiscation des biens dont est victime Harris Descoteaux est authentique. Elle est de plus en plus utilisée contre des citoyens innocents. Dans l'intérêt du récit, j'ai pris quelques libertés avec la manière dont elle s'applique à Harris et la vitesse avec laquelle se produit sa chute. La récente décision de la Cour suprême, exigeant une audience avant que la confiscation ne prenne effet, n'est pas une protection suffisante au sein d'une démocratie. L'audience aura lieu devant un juge qui, si l'on se fie à de nombreux précédents, prendra le parti du gouvernement. En outre, il n'est pas toujours nécessaire de fournir la moindre preuve contre le propriétaire, ni d'accuser ce dernier du moindre crime.
La propriété de la branche davidienne de Waco, Texas, a réellement existé. Il est prouvé que David Koresh la quittait régulièrement et aurait pu être arrêté de manière conventionnelle. A la suite de l'assaut fédéral, on s'est aperçu que les membres de la secte Possédaient moitié moins d’armes par personne que le citoyen moyen du Texas. Il est également prouvé qu'avant l'assaut, les services de protection de l'enfance du Texas avaient mené une enquête sur les accusations de viols de mineurs pesant sur les membres de la secte et les avaient jugées dénuées de fondement. En revanche, que le gouvernement espérât se servir des davidiens comme d'un précédent pour appliquer la loi sur la confiscation aux groupements religieux est pure spéculation.
L'histoire
fait référence à un événement authentique : Randy et Vicky Weaver, ainsi
que leur fils Sammy, s'étaient retirés dans une propriété isolée de huit
hectares, en plein Idaho, afin d'échapper au stress de la vie urbaine et de
mettre en pratique une vague croyance dans le séparatisme blanc. En tant que séparatistes
ils n'estimaient pas que les membres d'une autre race dussent être persécutés
ou asservis ‑ mais que les différentes races devaient vivre séparées.
Certaines sectes religieuses noires défendent des idées similaires. Bien qu'à
mon avis des personnes aux idées quasi étroites soient terriblement
ignorantes, la Constitution des États-Unis leur donne le droit de vivre comme
elles l'entendent, de même qu'elle donne aux Amish celui de vivre entre eux,
tant qu'ils ne contreviennent pas à la loi. L'ATF et le FBI (pour des raisons
encore obscures) en sont arrivés à la conclusion erronée que Mr. Weaver défendait
la suprématie de la race blanche et
était donc dangereux. Des agents lui ont tendu des pièges à plusieurs
reprises et ont fini par l'accuser d'une violation technique des lois sur les
armes. Sa convocation au tribunal portait la date du 20 mars alors que le procès
était fixé au 20 février. Les prosecutors fédéraux reconnaissent que Mr. Weaver n'a pas été
informé correctement, mais comme il ne s'est pas présenté au tribunal à la
date prévue, il a été condamné par défaut.
En
août 1992 des agents fédéraux
armés de M16 munis de viseur laser ont assiégé la propriété des Weaver.
Sammy, âgé de quatorze ans a été abattu dans le dos. Mrs. Weaver, qui se
tenait sur le pas de sa porte avec la petite Elisheba, un bébé de dix mois,
dans les bras, a reçu une balle en pleine tête. Le chien de la famille a été
touché au flanc, puis achevé alors qu'il tentait de s'enfuir. Par la suite,
des agents conduisant des sortes de chars d'assaut ont roulé à plusieurs
reprises sur son cadavre.
En
juillet 1993 un jury de l'Idaho a déclaré Mr Weaver innocent du meurtre d'un
marshal des Etats-unis (tué durant l'assaut), innocent de toute conspiration
visant à provoquer une confrontation avec le gouvernement, et innocent de toute
complicité de meurtre ou incitation au meurtre. Le jury s'est affirmé
particulièrement choqué du fait que le gouvernement ait tenté de faire passer
les Weaver pour des néo-nazis, alors qu'ils n'entretenaient nullement de telles
opinions.
Gerry
Spence, l'avocat de la défense, a déclaré par la suite
«
Aujourd'hui, un jury a statué qu'on n'a pas le droit de tuer quelqu'un sous prétexte
qu'on porte un insigne, ni de tenter de dissimuler ces homicides en poursuivant
des innocents en justice. A présent, qu'allons nous faire en ce qui concerne la
mort de Vicky Weaver, assassin e avec un bébé dans les bras, et celle de Sammy
Weaver, un enfant abattu dans le dos ? Quelqu'un doit répondre de ces meurtres.
»
A
l'heure où j'écris ces lignes, le gouvernement fédéral se garde encore de
rechercher une véritable justice. Si justice était rendue dans l'affaire
Weaver, ce sera certainement grâce à action du prosecutor du comté de
Boundary, en Idaho.
Page
495-497.
Commentaires.
Le
format des livres de Dean Koontz est bien souvent similaire. Outre le fait
qu’il aime particulièrement les chiens qui sont toujours présents dans ses
livres et doués d’une intelligence souvent hors normes, le traditionnel et séduisant
partenariat du héros et de l’héroïne, à la beauté de l’âme plus que du
corps revient toujours, d’une façon ou d’une autre. Écrit un peu avant
l’engouement pour Internet, Dean Koontz surfe sur la vague déferlante. La
connaissance rend libre, comme il le dit plusieurs fois, mais le fichage de
chacun, la suprême puissance de l’informatique, est aussi un danger. L’idée
ne fut pas vraiment évoquée au moment où l’on craignait d’avantage que
les gouvernements ferment les portes ouvertes pas Internet.
Il
est vrai, que même en France, des abus ont été réalisés au nom des libertés
et de la sécurité. Photographies et empreintes sont, en effet, conservées
pour chaque personne détenant une carte nationale d’identité ou un passeport
sécurisé. La loi informatique et liberté supporte bien des limites. Bref,
comme il le dit, même si la technologie a du bon, elle a des limites.
Et
comme dans ses précédents livres, Dean Koontz va chercher les meurtriers
psychotiques et les fonds les plus noires de l’âme humaine (ou du cœur,
titre original de ce livre). Même si les êtres les pires sont rendus pires à
l’extrême dans ses livres, et que, heureusement, on ne les rencontre pas
souvent sur son chemin, ils existent, et cela il n’a même pas à le préciser
pour être cru malgré une fin qui porte à l’espérance mais pas à la joie.
31/08/2003.
KOONTZ,
Dean. Spectres. Paris : Pocket. 1998. 475p. ISBN 2 266 0815 6.
Traduit
de l’américain par Michel PAGEL. Phantoms. 1983.
J’ai trouvé ce livre suffisamment passionnant pour ne pas le lâcher facilement. Dédié à sa femme qui est aussi sa meilleure amie, Dean KONTZ tient les conventions. Plus il y a de morts, mieux c’est. Et même celle qui sauve les personnages principaux y laisse la vie, ce qui est plutôt désolant, comme c’est le cas du théoricien de LA chose, que l’on appelle CA, au cas où l’on connaîtrait Stephen KING.
Les
deux personnages principaux, un Shérif veuf, un médecin, ancienne copine
asservie, finissent par se marier et la fin de l’ouvrage avec la
conventionnelle phrase “ ils se réveillèrent et firent l’amour ”
est décevante, mais moins avec “ je t’ai épousé pour ton esprit ”.
C’est en effet ce qui se fait. Le Docteur Jennyfer PAIGE, la chanteuse du même
nom n’était pas encore connue, et sa sœur adolescente, Lisa, font preuves
d’un grand courage, mais le reste et particulièrement inspiré d’autres
livres, c’est normal, et la petite ville de Snowfield, nous laisse
curieusement penser au Maine, plus qu’à la Californie. Et pourtant...
Koontz, Dean. Chasse à Mort. Paris : Albin Michel – J’ai Lu. 1998. 473p. ISBN 2 290 02877 0.
Traduit
par Touard, Philippe. Watchers.
New York : Nkui Inc. 1987.
Extraits.
C'est vous qui
parlez comme un homme de loi. En tant qu'avocat, je peux vous assurer que la loi
n'est pas gravée dans le marbre, immuable pour l'éternité. C'est plutôt une
corde attachée aux deux bouts, mais avec pas mal de jeu. On peut la tirer dans
un sens ou dans l'autre, si bien que, sauf en cas de vol manifeste ou de
meurtre, on est toujours du bon côté. C'est un peu décourageant, mais c'est
la vérité.
Page
302.
Commentaires.
“Chasse
à Mort” comme « Mr Murder » ont été adaptés à l’écran,
mais ce ne sont pas les meilleurs livres de Koontz, même si c’est un de ceux
qu’il préfère. Cela étant dit, le thème du chien qui pense comme un homme
n’est pas nouveau, il fait une référence à « Chasse à Mort »
dans « Ne crains rien », concernant le chien Orson, lui aussi
intelligent, dans les aventures de Christopher Snow. Bref, j’ai trouvé cela décevant.
Traduit
de l’américain par Garène, Michèle. Intensity.
New York : Alfred A. Knopf Inc. 1995. ISBN 0-679-42525-X.
Si Stephen King est un auteur inégal, difficile de dire la même chose de Koontz. Sauf ses nouvelles, ennuyeuses comme celles de Richard Matheson, et ses livres adaptés au cinéma, ennuyeux aussi, le reste est plutôt pas mal.
Un
shérif américain de 33 ans (le plus jeune des États-Unis) est aussi un
redoutable violeur et serial killer, et lorsqu’il assassine la famille
Templeton, non sans avoir violer Laura, fille de la famille, et meilleure amie
de Chyna
Shepherd, Edgler Foremann Vess
court à sa perte. La jeune étudiante en psychologie (26 ans, les personnages
de Koontz sont en général jeunes) le poursuit puis le fascine et je vous
laisse deviner qui gagne.
Ce
livre n’est pas autre chose qu’un reflet plus ou moins réaliste de la
criminalité la plus cruelle et la plus gratuite, qui, même si elle est avant
tout américaine, existe aussi en France dans le cerveau d’êtres dérangés,
qui peuvent, dans la réalité, se comporter comme tout le monde. Vess a
toujours été criminel, sans y être contraint. Chyna, prénom dont Koontz précise
l’originalité, aurait pu le devenir avec une mère traînant avec le dernier
dealer à la mode, mais, est devenue tout le contraire. Deux antagonistes dans
un récit qui fait froid dans le dos car on peut légitimement se dire
« ça peut arriver », et c’est, en effet, arrivé.
Koontz, Dean. L’Heure des Chauves-Souris. Paris : Pocket Terreur. 1998. ISBN 2-266-08016-4. 463 p.
Traduit
par Dorémieux, Alain. The
Servants of Twilight. New York : Nkui Inc.
Nichols,
Leigh. Twilight première édition.
Le format des livres de Koontz sont toujours un peu les mêmes. Un héros, une héroïne et un peu d’amour fusionnel relevant d’une sexualité exacerbée et idéaliste jusqu’à l’inaccessible, mais c’est le propre des romans. Dans ce livre il existe un doute plus ou moins réel sur les bons et les méchants, mais en fait, un peu comme dans Shining de Stephen King, l’enfant a des pouvoirs extrasensoriels qui lui vaudront bien des ennuis.
03/05/2003.
Traduit
de l’américain par Vignat, Marc. The
House of Thunder. Nkui Inc. 1982.
Écrit en
pleine guerre froide, ce livre de Dean Koontz a l’intérêt d’avoir un dénouement
que l’on ne soupçonne pas avant la fin. Le schéma standard de l’amour
charnel en fin de livre de Koontz reprend sa place. « Leur corps se complétèrent
très bien ». Comme dans la nuit des cafards les personnages principaux
sont des « stars ». Docteur en physique et en médecine.
Néanmoins
on se laisse prendre par cette excellente histoire de conditionnement et de
torture psychologique remontant à la surface les plus profonds démons d’une
femme détenant des secrets d’état. Et l’ensemble n’est pas si loin
d’une certaine vérité des années 80.
Traduit
par Crichton, Anne. Demon Seed. New York : Nkui Inc. 1997. Première
version en 1973.
On ne
peut pas dire que cette histoire d’ordinateur qui veut avoir une peau humaine
est loin d’être passionnante. L’auteur dit qu’il révèle certain
comportement masculin manifestement « défectueux ». Un film fut
tiré de la première version de ce livre, mais plusieurs films ont présenté
les risques liés aux supers ordinateurs. Mais pour l’instant il faut quelqu’un
qui les « conduise » et cela restera encore longtemps ainsi. Les
machines ne font que nous aider.
Koontz,
Dean. Seule Survivante. Paris : Robert Laffont. 1999. 213 pages. ISBN
2-221-08438-1.
Traduit de
l’anglais par Rosier, Valérie. Sole
Survivor. New-York : Alfred A. Knopf Inc. 1997. ISBN 0-679-42526-8.
Dean Koontz prend la peine de dire qu’il y a différentes catégories de docteurs, c’est un bien, on l’oublie souvent. Il dit également que c’est un gage de sérieux. On aimerait bien que cela soit plus reconnu dans certains pays en effet.
Il avait organisé des concours des libraires, permettant à l’une d’elle de devenir héroïne de l’un de ses livres. C’est Barbara Christman qui s’y colle et ne devient pas psychopathe, dans un livre où le psychopathe est « maîtrisé » ou « régulé ». Outre la reprise des fameux vers qu’affectionne l’auteur (Le livre des chagrins comptés) et de l’écriture de deux histoires alternées qui s’intègrent l’une dans l’autre mais rendent le suspens plus grand, il n’y a pas à dire, c’est efficace. Les manipulations génétiques (ou les dons) sont une chose que Stephen King avait abordé dans Carrie et Charlie - Firestarter et le héros du présent livre ressemble un peu à celui de Sac d’Os. Il a perdu femme et enfants et évidemment on souligne combien c’est difficile. Récemment films et livres se sont focalisés sur le thème « un être vous manque et tout est dépeuplé », type de « vive la monogamie » dans la mesure où ce qui est rare est cher. Et évidemment, toujours l’amitié, d’autant plus valorisés qu’elle est ancienne et qu’elle est entre personnes éternelles adolescentes.
Outre les modifications génétiques complotées sous couvert du gouvernement américain, il y a Dieu. Dean Koontz l’a évoqué plusieurs fois, et on voit qu’il y croit, ou du moins c’est ce qu’il laisse penser. Croire en l’amitié, en l’amour et en Dieu. C’est un optimiste, pas de doutes. Mais c’est sans doute le seul livre où il laisse étendre que si l’on était certain que Dieu existe ce serait un changement radical du monde et on veut bien le croire. Alors, la petite Nina, aux dons de guérisseur laisse-t-elle entrevoir le paradis, ou est-ce une conviction personnelle qu’elle ne fait que transmettre. L’auteur est vague, mais on a bien l’impression que, la dialectique du bien et du mal laisse penser, que pour lui, dans l’au-delà, il y a bien un être qui pèse notre cœur …
Koontz, Dean. Mémoire Truquée. Paris : Robert Laffont. 2001. 557 p. ISBN 2 221 09326 7.
Traduit
de l’américain par Denfert, Dominique. False Memory. 1999. New York : Bantam
Books. ISBN 0 553 10666 X.
Extraits.
Je
n'ai pas d'aversion pathologique pour l'autorité, répondit Dusty malgré lui
tout en s'efforçant de garder un ton calme, amical, même. Je m'insurge
simplement, et c'est bien légitime, lorsqu'une bande d'élitistes s'octroient
le droit de nous dire comment nous comporter et comment penser. J’éprouve
de l'aversion pour tous ces spécialistes autoproclamés qui se croient supérieurs
aux autres.
- Sherwood, gronda Claudette, tu ne donnes aucun poids supplémentaire à tes arguments en usant inconsciemment d'oxymores tels que des « spécialistes autoproclamés ».
Avec une voix posée et un visage remarquablement sérieux, Martie intervint:
- En fait, Claudette, il ne s'agissait pas vraiment d'un oxymore. C'était une métonymie pour laquelle il a préféré le terme « autoproclamés » à celui, plus vulgaire mais plus exact, de « trous-du-cul arrogants ».
Pages
503-504.
Commentaires.
Dean
Koontz ne fait pas de tous ses héros des gens placés en haut de l’échelle
sociale, sauf le Docteur Ahriman qui, est ce n’est pas la première fois,
représente le mal. Et pourtant, ce psychiatre, spécialiste du lavage de
cerveau est presque sympathique. C’est une histoire toujours prenante et
assez bien construite même si on sait ce que la fin réserve à l’exception
de quelques éléments de surprise.
Koontz, Dean R. Regard Oblique. Paris : Robert Laffont. 2002. 515p. ISBN 2 221 09551 0.
Traduit
par Crichton, Anne. From
the Corner of his Eye. New York : Bantam Books. 2000. ISBN 0-553-80134-1.
Extraits.
Durant la gestation, la femme prend
en moyenne quatorze kilos.
Quatre kilos reviennent en général
au fœtus, un et demi au liquide amniotique ; les huit à neuf kilos restant
sont à la rétention d'eau et aux réserves de graisse.
Page
77.
De petite taille, Magusson était
perdu derrière son immense bureau. Sa tête trop grosse pour son corps
affichait des oreilles naines, pas plus grandes qu'une pièce de monnaie. Ses
yeux globuleux, très vifs et dévorés d'ambition, le désignaient comme un
être insatiable, qui aurait encore de l'appétit après un festin. Un nez
trop rond en pied de marmite, une lèvre supérieure fort longue et une bouche
réduite à une entaille complétaient un portrait de nature à rebuter
n'importe quelle femme. En revanche, si l'on recherchait un avocat qui
entendait se venger de sa laideur en plaidant avec rage et une pugnacité de
pitbull, et qui n'hésiterait pas à se servir de son physique ingrat pour
s'attirer la sympathie des jurés, alors Simon Magusson était le personnage
idéal.
Page
152.
Quand on se refuse tout espoir, on se refuse toute espèce de but dans la vie. Et une vie sans but ni signification, c'est lugubre. Et plus de lumière intérieure, on attend juste l'heure de la mort.
Page
192.
Commentaires.
Dans ce livre dédicacé à sa femme (du jour le plus mémorable, celui de sa rencontre avec cette dernière), Dean Koontz, réutilise un début avec plusieurs histoires qui se rejoignent à la fin. Même s’il est toujours aussi efficace, et que l’on apprend même plusieurs choses en le lisant, que la religion et l’idée de la vie après la mort, des mondes parallèles et du paranormal, comme l’idée du racisme, se retrouvent encore une fois, le renouvellement est toujours là, et ce n’est pas parce que c’est un romancier populaire qu’il n’est pas intéressant.
17/02/2003.
Koontz,
Dean - Au Clair de la Lune. Paris : J-C.Lattès. 2004. ISBN 32 7096 2466 4.
Traduit par Denfert, Dominique.
By The Night of the Moon. Bantam
Book. 2002.
Contrairement à « La Dernière Porte » (Last door to Heaven) Dean Koontz écrit une seule et unique histoire, mais, comme dans « La Dernière Porte », on sent une évolution dans l’écriture. Le couple homme/femme, s’il est « présent » dans cette histoire, n’est pas plus important que lorsqu’il était « absent » dans « La Dernière porte ». En fait, ces deux derniers romans se centrent sur des enfants handicapés qui tiennent la place de héros. On avait déjà perçu cela avec le personnage « à succès » de Christopher Snow, mais à un niveau bien moins important (que le handicap moteur ou que l’autisme).
Les
sentiments changent avec l’âge, et l’écriture aussi.
26 novembre 2005.