Description
de l’Émission « Introspection ».
3ème PARTIE. ANNEXES.
DDL-16111994-35185. Régie du Dépôt Légal. TXU 605 874. United States Copyright Office Registration.1994. Institut des Concepts.
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1ère PARTIE. ÉTUDE GÉNÉRALE DE LA SITUATION AUDIOVISUELLE
INTERNATIONALE.
2ème PARTIE. DESCRIPTION GÉNÉRALE DE
L'ÉMISSION
"INTROSPECTION".
II.
IMPORTATION ET EXPORTATION DES ÉMISSIONS DE TV.
*
Nous décrirons, ici, brièvement, deux émissions complémentaires
pouvant être produites par la même équipe que celle d'INTROSPECTION.
TF1 avec TELE-VISION, CANAL+ avec TELE-DIMANCHE et plus récemment
FRANCE 3 et TMC; toutes les chaînes se mettent à parler des chaînes. En
revanche, ce qui se passe à l'extérieur de la France, personne ne s'en préoccupe
vraiment si ce n'est "55 Millions de Téléspectateurs" ou CULTURE PUB
de façon parcellaire. La télévision, dans le monde, est un média très répandu.
Certaines chaînes n'ayant pas les moyens d'un vidéo-amateur, d'autres battant
à plat de couture nos chaînes, ou encore certaines, qui, avec peu de moyens,
couvrent toute l'Europe. Le domaine de la télévision, et même de la radio
internationale est passionnant. Il nous mène évidemment aux États-Unis, mais
aussi ailleurs, en Afrique ou en Asie. Si cela implique parfois des déplacements
onéreux, aujourd'hui on peut aussi avoir recours aux satellites, aux livres,
revues et banques de données.
Beaucoup de pays basent une partie de leur prestige sur leur
jeunesse et leurs universités. Pas de rapports à établir entre l'Université
de Paris et celle de New York, Montréal ou Los Angeles. Pas de rapports non
plus avec celle de Dhaka au Bangladesh. Et les étudiants, qui sont-ils, que
voient-ils pour l'avenir? Quelles différences entre les film-makers de New York
et les réalisateurs de l'Institut Lumière à Paris? Qui mieux que des jeunes
peuvent percevoir les jeunes. Certes il faut se déplacer à l'étranger, mais
une telle étude est probablement directement supportable pour une part par la
Commission Européenne. En effet, cette émission devra d'abord se développer
en Europe, car les citoyens européens "purs et durs" sont les jeunes
étudiants d'aujourd'hui qui bénéficient des programmes ERASMUS et SOCRATE.Une
des grandes gagnantes de ces accords est certainement l'Université Lyon III,en
France. Par cette enquête on percevra aussi comment vivent les Européens,
proches ou éloignés, mais aussi les Américains au sens large et tous les
autres. C'est aussi un peu cela que tentait de faire LES TRÉSORS DU MONDE sur
FRANCE 2 ou ESCALE sur PLANÈTE CÂBLE. En fait, faire la démonstration que chaque
minute qui passe fait de la planète un monde qui s'internationalise.
II.
IMPORTATION ET EXPORTATION DES ÉMISSIONS DE TV.
Dans ce cas le problème de l'Europe, et de la France
notamment est grave, autant pour les finances, que la culture des pays.
En France,50% des programmes de télévision sont américains,80%
du cinéma et jusqu'à 85% de musique anglophone sur certaines
stations.
Pour l'Union Européenne les imports totaux s'élèvent à 4
milliards de USD contre 250 millions en faveur de l'Union, soit 16 fois moins.
(Chiffres du Parlement Européen.1993).
Ce chiffre ne prend malheureusement pas en compte les
franchises internationales américaines pour des jeux comme JEOPARDY, UNE FAMILLE
EN OR ou LA ROUE DE LA FORTUNE. QUE LE MEILLEUR GAGNE est un concept australien.
LA NUIT DES HÉROS était un concept de la CBS.
L'audiovisuel est le 2ème poste d'exportations américaines.
La Grande-Bretagne "complète" cet avènement, surtout au niveau de la
musique. Le Canada n'est pas en reste avec Marcel Béliveau et SURPRISE SUR
PRISE.
RTL et TMC vont jusqu'à acheter et diffuser à des heures
tardives ou matinales des émissions américaines presque pures, la traduction
en français n'étant pas synchrone.
Antoine de Caunes et Jean-Paul Gauthier sont arrivés sur
CHANNEL 4 en Grande-Bretagne. Nous pensons pouvoir, nous aussi arriver à vendre
à l'extérieur de nos frontières. Nous pensons avoir démontrer les différents
atouts à mettre de notre côté pour y parvenir. Une émission
internationaliste, avec des artistes et présentateurs internationalistes
capables de traduire leurs propres paroles dans au moins deux langues.
Le problème de langue et de moyens n'est pas une entrave
comme on le fait croire trop souvent, notamment pour le cinéma. Bernardo
Bertolucci réalise ses films aux États-Unis. D'autres l'ont fait et sont
toujours les premiers à se déclarer protecteurs du cinéma européen.
NEUROMEDIA travaille depuis 1992 au niveau international avec
nombre d'associations dont les plus anciennes datent de 1930. Nous sommes
convaincus que l'avenir, non, seulement en audiovisuel, mais partout, est dans
de bonnes relations entre l'EEE et les USA. Cela présuppose que nous nous
connaissions. La télévision est un vecteur de cette connaissance et doit
assurer une mission sociale qui peut être compatible avec ses intérêts
commerciaux. INTROSPECTION répond à ces objectifs. L'exportation de l'émission,
à titre d'abord, éventuellement gratuit, puis payant peut contribuer de façon
non négligeable à l'autofinancement de l'émission. Néanmoins, pour téléfilms
et séries américaines s'exportant, cette recette est subsidiaire par
rapport à toutes les autres. Ce n'est pas le cas pour la musique ou les films.
On ne peut pas dire que la jeunesse soit très satisfaite de
la télévision aujourd'hui.
Transfac, en Février 1993, annonce que Jacques Martin,
Arthur, Ardisson, Dechavanne et Bravo ne sont guère appréciés.
On apprend aussi que certains pensent que les journaux télévisés
sont aux mains du pouvoir. C'est d'ailleurs en raison d'une information
parcellaire ou présumée fausse que nombreux sont ceux qui suivent les actualités
de EURONEWS, CNN ou CBS.
D'autres sont plutôt contents du mauvais état de la télévision;
"Si la télévision était bonne nous serions tentés de la regarder et de
moins travailler nos cours."
Enfin, il ressort que certains n'écoutent que des émissions
étrangères, sur satellite ou dans les zones frontalières.
L'analyse générale prouverait que les jeunes ne sont pas
forcement représenté dans leur totalité dans les sondages. La Jeunesse est
une communauté très "composite".Dans cette communauté, les étudiants
sont sûrement ceux qui effraient le plus le pouvoir.
Nous avons choisi de clore ce dossier par une entrevue entre
deux spécialistes des médias aux États-Unis. Melle Kimberly I. Johnson-Karla a
bien voulu interroger M Lawrence J. Faure qui travaille sur un réseau local de
radio. Ils sont étudiants en communication audiovisuelle.
>Kimberly Johnson. Vous avez aujourd'hui 22 ans,
vous étudiez la communication et depuis l'âge de 15 ans vous en faites. Est-ce
un privilège selon vous ?
>Lawrence J. Faure. Je crois que oui, mais
il faut bien voir qu'il est aussi mérité. Certes on m'a donné ma chance mais
j'ai su l'exploiter. Ce n'est pas le fait d'être le fils de "Monsieur
Untel" qui m'a permis de construire une émission qui marche. Il n'y a que
la langue française que je dois à mes origines.
>KJ. Vous connaissez bien l'audiovisuel français. Qu'en
pensez-vous ?
>LJF. Je crois que la France est investie de programmes américains.
Ce phénomène est d'ailleurs assez général en Europe. Pour les radios, le
problème est plus grave dans la mesure où certains animateurs viennent
jusqu'ici pour calquer notre manière de faire. L'émission LOVE IN FUN qui défraye
tant la chronique en France, est la pure copie de LOVELINE.
>KJ. Pourtant on dit que notre pays est puritain ?
>LJF. Il y a un courant puritain, qui comme le courant
raciste, par exemple, est très organisé. C'est pour cela qu'il apparaît comme
puissant. Je ne dis pas qu'il ne l'est pas, mais quand certains de mes
compatriotes se démarquent en disant que la pornographie est scandinave chez
nous, je ne suis pas d'accord. On doit dire ce qui est. Nous sommes producteurs.
Nous avons des endroits "de sexe" très organisés. Les États-Unis d'Amérique ne sont pas les "enfants sages" du monde. C'est surtout au
niveau de l'érotisme que le contrôle est parfois trop rigoureux. C'est aussi
le problème de l'éducation sexuelle qui manque parfois cruellement aux États-Unis. Il se peut que la France soit plus libérale.
>KJ. Vous le savez, le gouvernement français a essayé
d'imposer 40% de musique française à la radio, alors que certaines sont à
15%. Elle a aussi essayé d'imposer un usage plus strict de la langue française,
qui est langue de la république depuis la réforme de la constitution en 1992.
Qu'en pensez-vous ?
>LJF. En arriver là est, très franchement, inquiétant.
Je crois que la tendance est irréversible car la situation n'a que trop duré.
Les Français doivent réformer leur système d'apprentissage des langues, car
ils doivent se rendre compte, que comme les pays scandinaves ils ne possèdent
plus une langue internationale. Les Québécois s'inquiètent de la tournure des
événements en France, car ce pays représente la langue française que les Québécois
ont tant de mal à défendre contre la pression américaniste et du reste du
Canada. Pour l'audiovisuel, il est très difficile de revenir en arrière. Il
fallait mettre des gens compétents avant. On peut un peu récupérer mais pas
totalement. Cela ne se fera pas sans l'Amérique de toute façon, d'autant plus
qu'une large partie de la jeunesse européenne est proche de la jeunesse américaine
est c'est une bonne chose.
>KJ. Pensez-vous que l'exportation française puisse se
faire ici ?
>LJF. Oui, mais le problème est que si "L'Amant"
d'après Marguerite Duras, a bien marché ici, c'est simplement parce-que 25% du
film était consacré à des scènes "de sexe" que l'on n'a pas
l'habitude de voir ici. Je rappelle que le réalisateur a dû couper au moins un
passage où la copulation semblait trop évidente.
>KJ. Oui mais à part "L'Amant" ?
>LJF. Il est évident que l'on peut faire autre chose.
Pour ma part, je travaille beaucoup avec mon ami Laurent D. Faure à la
diffusion de groupes comme 2-Unlimited ou Ace of Base pas forcement très connus
ici. J'espère pouvoir accentuer mon effort en ce sens et diffuser un peu plus
de québécois. Il sera très difficile de diffuser des français, pour des
raisons de droits, de styles et de langues. On aura plus de chance avec du moitié
anglais/moitié français, comme 7 Seconds de Youssou N'Dour et Neneh Cherry.
>KJ. Comment expliquez-vous l'échec de Vanessa Paradis,
qui chantait pourtant en anglais des chansons composées par Lenny Kravitz ?
>LJF. La voix, l'accent français qui est séducteur pour
un homme mais pas pour une femme. Le circuit de distribution aussi. L'Amérique
n'est pas la France.
>KJ. Le concept INTROSPECTION a-t-il une chance ici ?
>LJF. Aucune chance avec des "stars" inconnues
ici ,sauf pour découvrir des groupes comme EAST 17 par exemple qui remplacent
,en mieux, les NEW KIDS ON THE BLOCK et qui sont encore méconnus ici. A la base
le concept d'INTROSPECTION est très teinté par des techniques américanistes.
La séduction par une présentatrice suédoise est liée à
"l'utilisation" de Cindy Crawford sur MTV-US. Le fait
"d'utiliser" un présentateur français est aussi très bon, car le
"French Lover" est considéré ici .Bref ,en réalisant une émission
en anglais avec, par exemple, Sylvester Stalonne, vous pouvez avoir une chance
de la vendre aux États-Unis et de retourner en France en faire la traduction
avec les voix de vos deux présentateurs ;la diffuser avec un bon chiffre dans
le pays et envisager son passage au Canada ou en Grande-Bretagne. Évidemment ça
c'est l'imagination. Rien ne préjuge de la réalité de la chose. Les
Britanniques vendent beaucoup ici ,ne l'oublions pas.
>KJ. A l'époque des négociations du GATT, certains
journaux français ont attaqué les États-Unis d'Amérique en disant que c'était
un pays sans culture ?
>LJF. La force de notre pays est celle d'une nation
composite ,d'une union européenne avant tout. Je suis moi-même double national
,mais je préfère vivre ici, pour L'American Dream, la confiance que l'on fait
à la jeunesse et au travail; et puis le sentiment d'appartenance nationale que
nous avons tous. Nous sommes différents, noirs, blancs, jaunes; de New York ou
de Los Angeles, mais toujours Américains avec la même devise "En Dieu
notre Confiance". C'est cela qui fait que l'Américain de base ne s'intéresse
pas forcément à ce qui se passe à l'extérieur de sa nation, voir de son État
.En Nouvelle-Angleterre, c'est à dire ici ,il y a de nombreux auteurs. En
1993,le prix Nobel de Littérature fut décerné à une Américaine. Donc ceux
qui ont pu dire que nous n'avons pas de culture et qui l'ont cru ne sont que des
sots.
>KJ. Vous avez parlé de confiance en la jeunesse. Depuis
quelques temps vous avez à vos cotés John Kim qui à tout juste 17 ans ?
>LJF. Oui. Je crois que c'est un jeune garçon qui a une
passion certaine dans le domaine de la radio et comme je dois préparer une thèse,
il me remplacera une fois sur deux dès l'année prochaine.
>KJ. Votre contrat de producteur-animateur a été récemment
reconduit. En quoi consiste votre émission ?
>LJF. Musique surtout. Comme je travaille l'Été il n'est
pas rare que je reçoive des touristes en studios qui me parlent en français ou
anglais de leur vie ou de leur pays. Nous avons même souvent des questions des
auditeurs. C'est surtout un auditoire jeune. Il est plus âgé lorsque nous répondons
à des questions concernant la et les religions avec des gens du "Church
Management" (Promotion de l'Église, de la Religion). Évidemment on n'échappe
pas au vaudou et au satanisme. Il est sûr que nous touchons parfois des
domaines très graves, et il est alors important de faire preuve de
professionnalisme. Des groupements racistes se basent sur des théories
religieuses. Vous connaissez "l'organisation américaine" et la
puissance des "associations". Vous connaissez aussi la situation
explosive qui existe dans certains quartiers. Il est donc important de faire très
attention sur ce point.
>KJ. Concernant la sexologie ?
>LJF. Je ne crois pas que ce soit vraiment le moment. Je réponds
au public. Certains manifestent une demande de ce type mais pas suffisamment
pour y accéder .Néanmoins ,j'ai déjà conçu une équipe si elle se précise.
>KJ. Outre John Kim, vous travaillez avec beaucoup de
jeunes femmes. Pourquoi ?
>LJF. Vous en savez d'ailleurs quelque chose. C'est peut-être
l'âge ,mais plus sérieusement c'est toujours le coté évident de la séduction;
l'homme attiré par la voix féminine et la femme par la voix masculine. Ce
n'est pas forcement conscient et aussi tranché ,mais c'est cela. Et, pour la
chronique TV et pour la chronique DROIT je n'ai pas trouvé mieux que Kimberly
Johnson et Kelly Stephenson respectivement. C'est aussi très pratique pour répondre
aux problèmes de cœur des auditeurs et auditrices.
>KJ. Votre émission est donc "très libre
antenne" ?
>LJF. Oui. Nous apportons un service d'information générale
à notre public. C'est lui qui "fait" 50% de l'émission environ .Je
crois que nous sommes à son service. C'est lui le client.
>KJ. La télévision bientôt ?
>LJF. J'ai des propositions ,mais pour l'instant je n'en
ai pas l'intention. Je dois finir mes études, et puis je réussis très bien à
la radio, alors inutile de tenter ma chance ailleurs. Mon emploi du temps est déjà
plein pour 2 ou 3 ans. Après peut-être que John Kim reprendra totalement mon
émission. Il me faudra alors trouver un autre concept. Ce n'est pas les idées
qui me manquent.
Traduction et Adaptation par Nataly Metra-Sanders.
Propos recueillis par Kimberly I. Johnson-Karla.
Juillet 1994.Y.I.W.O NEW YORK.
NEW-YORK.USA pour NEUROMEDIA.
Notre intention n'était pas de ménager le système en
place. Nous l'avons dit, nous nous attendons à de vives critiques ,justifiées
parfois, car nous ne prétendons pas détenir "la vérité" qui
n'existe pas en audiovisuel. Cette réalisation n'est que le début d'une série.
Bien d'autres idées peuvent surgir des constatations faites ici .Si vous désirez
connaître nos projets futurs, veuillez nous le faire savoir .En attendant, nous
sommes à votre disposition pour toutes informations complémentaires. Gardons
à l'esprit cette phrase du réalisateur Chevy Chase à un animateur de télévision
"Vous avez un métier formidable.".C'est vrai, l'essentiel est d'en être
digne... .